Placette XIXème Denfert Rochereau

 

1. DENFERT ROCHEREAU : ON DÉTRUIT LE PATRIMOINE

Un immeuble sis au 14 bis de l’avenue Denfert Rochereau et situé non loin du centre administratif Grüner vient d’être rasé. L’immeuble voisin au 14 ter le sera dans un avenir proche.

L’association ARCO exprime son étonnement et s’élève avec indignation devant une mesure qui n’avait rien d’impératif ni d’urgent et qui revient à réduire encore le patrimoine architectural  stéphanois, déjà bien limité.

L’association juge que cette décision est scandaleuse à plus d’un titre :

- Saint-Étienne Métropole n’a pas voulu respecter le délai de réflexion proposé par le recours d’Arco devant le tribunal administratif. Les services techniques ont au contraire voulu prendre les devants pour ne pas se trouver devant une éventuelle décision judiciaire dictée par la prudence patrimoniale. Ils montrent par là leur volonté de s’attribuer un pouvoir sans partage, et même un mépris profond pour les associations de protection du patrimoine et le nécessaire dialogue, toujours espéré et jamais entamé, entre autorités et citoyens.

- Les immeubles abattus avaient un qualité architecturale très proche des immeubles signalés comme ayant « une architecture exceptionnelle (les 17 et 21) ou remarquable » (21 bis). De plus les 14, 14 bis, 14 ter étaient même repérés à l’inventaire architectural du centre ville comme étant des immeubles du XIX° siècle présentant « une continuité de façades intéressante », et ceci  autour d’une placette dont il eut été utile d’assurer le maintien pour une adaptation en terme d’urbanité conviviale. Ce travail réflexif de prise en compte des atouts architecturaux et urbanistiques s’est avéré vain. Il n’a fait l’objet d’aucune prise en considération de la part des « décideurs ». Alors qu’une vision urbanistique minimale se serait fait un devoir de préserver la cohésion stylistique, droite et gauche, de cette partie du cours.

- Cette destruction a concerné des immeubles parfaitement « dignes », restructurables, ravalables et en meilleur état que ceux de la rue des Martyrs de Vingré….avant qu’on ne décide de les conserver, pour la satisfaction de tout le monde…..En fait, les argumentaires sur la pseudo et soi disant « indignité » de ces lieux n’étaient qu’écran de fumée. Ces maisons n’avaient qu’un tort, celui de se trouver visuellement devant le « monstre jaune », de faire écran, tache, ombre au chef d’œuvre Gaudrantesque. Un délit de lèse majesté architecturale !

En conclusion l’association Arco insiste sur deux points :

- la destruction en cours de cet ilot est un très mauvais coup porté à la cohérence patrimoniale et à la singularité stylistique de l’avenue Denfert Rochereau, un espace sensible pour l’image de la ville parce c’est par là que les voyageurs prennent contact avec elle. Cette avenue, amputée côté sud (14 bis et 14 ter) et côté nord, près de la gare, (sans parler de la destruction de l’immeuble Lamaizière) se présentera bientôt comme un patchwork incongru, un chaos architectural.

- cette destruction pose en outre et fondamentalement la question de l’indépendance et de l’autonomie du politique face à la techno-bureaucratie de l’Epase et de Métropole. La question étant de savoir si les élus ne sont là que pour entériner des décisions prises  par des techniciens, des décisions prises très antérieurement au mandat actuel et selon des principes invalidés depuis par l’opinion des stéphanois, ou l’inverse.

Bref, ces destructions invitent à s’interroger : où en est la conscience patrimoniale des élus ? Où en est vraiment la politique patrimoniale de la ville ?
22/10/2010

 

 

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