Biennale
de la ville

 

LE
CENTRE-
VILLE
CIBLÉ



2 200 000 € (14 430 000 F) pour cette biennale, exactement le même budget que celui de l'opération, déjà hyper-médiatique, que réalise Paris (excusez-nous du peu) avec son grand exercice multi-sports sur les Champs-Elysées.

Pour Paris, l'investissement a un objectif économique clair : faire pencher la balance afin que Paris soit sélectionné pour les prochains Jeux Olympiques.

Un Evénement d'Audience Nationale toujours en attente

A Saint-Etienne, alors qu'ARCO demande et propose depuis 20 ans que s'y déroule un Evénement répétitif d'Audience Nationale, on ne voit pas comment le thème des Transurbaines, si abstrait, serait susceptible de mobiliser le grand public français.

Ainsi,la manifestation n'apportera pas le Grand Vecteur de Com-munication dont Saint-Etienne a tant besoin.

Nous aurons donc une super animation culturelle et, même si cela fait bien cher le « mât de Cocagne », ne boudons pas notre plaisir.

Une mire géante

L'intervention d'arts plastiques établie entre la place du Peuple et le square Massenet mérite attention.

Le principe en est bien connu, à partir d'un point précis d'observation, on découvre un ordonnancement ou une recomposition formelle. C'est le cas de la colonnade de la place St Pierre du BERNIN (1660), du disque polychrome dans la cour de l'école maternelle de Ste Marie de Jocelyne CLEMENTE (1994).

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas le principe qui compte mais la nature de sa mise en œuvre.

Ici, le parti est une composition de cercles concentriques réalisés en bandes bleu indigo, formant mire. Tout l'intérêt se trouve dans le décalage stimulant entre son gigantisme puissant et les détails architecturaux, devenus presque anecdotiques, des façades supports. C'est aussi talentueux qu'une fable de LA FONTAINE où la morale serait : ce ne sont pas les parties qui sont éparses et fracturées mais leur approche, car un observateur avisé peut en percevoir la cohérence et l'harmonie.

Vous avez dit gaspillage ?

Toutefois, il est impossible d'oublier dans quel contexte s'établit ce travail :
le capharnaüm stéphanois actuel.

Les piétons qui doivent traverser ce lieu

chaotique, en empruntant des passages étroits et fluctuants, ont l'esprit bien plus mobilisé sur l'état du sol où ils mettent le pied que sur la contemplation de l'espace recréé qui leur est offert.

Dans l'état actuel, les nombreuses dizaines de milliers d'Euros que coûte cette réalisation auraient été mieux orientés vers une forte incitation financière, aux propriétaires de la place du Peuple, à réaliser un ravalement de qualité des immeubles riverains.

En tout cas, le plasticien Felice VARINI nous aura brillamment rappelé que le centre historique de Saint-Etienne reste la cible préférée de cette municipalité.


Le disque de Jocelyne CLEMENTE


La mire de Felice VARINI

 

 

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