LE MARCHE
DES URSULES
 

A deux pas de Saint Louis, vivait un grand marché
Avec nombreux chalands, dames en crinoline,
Militaires fringants, pagnots dégingandés,
Agréable décor au pied de la Colline.

Sous ses blancs parapluies protégeant du soleil
Il avait vu des guerres, même les Années Folles !
On tirait l’artifice à nul autre pareil
Ah ! la joie des enfants quand la fusée décolle.

Des fleurs et des buissons, un sinueux chemin
Se lançaient à l’assaut de la pimpante école
Où étaient enseignés la sculpture, le dessin,
Ce site enrichissait la noire métropole.

On créa un parking : disparus, les forains !
Et ce furent des ans d’une obscure grisaille.
Demain on le détruit ? on redevient sereins !
Non, on va ériger une horreur commerciale.

Cher vieux marché, au nom de quel lobby
Construira-t-on ici cette triste muraille,
Nouveau mur de la honte et temple des profits,
Occultant tout : Ursules, Ecole, rocaille.

Ami, ne laissez pas aboutir ce projet,
Défendez âprement ce petit coin de terre
Car la loi du marché proposant ce hochet
Assassine notre âme et, vivante, l’enterre.

  Andrée ROSSIGNOL
18 MARS 2009


 

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